Revenons encore un instant sur les collines calcaires de la Calestienne qui sont le théâtre de merveilleux phénomènes géologiques, aériens ou souterrains. L’eau est quelquefois parvenue à fissurer les roches, à les creuser pour former des grottes. Si ces dernières ont abrité des hommes, citons dans la commune, la grotte de Verlaine qui atteste d’une occupation magdalénienne d’il y a 14.000 ans. Elles servent aujourd’hui de refuges à de rares espèces de chauve-souris, à des blaireaux, à des renards, des araignées ou des papillons.
Mais un autre phénomène géologique à ne pas manquer à Durbuy, c’est le fameux anticlinal, décrit en 1807 par le précurseur de la géologie moderne: Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy. L’anticlinal de Durbuy est formé de couches de calcaires dolomitiques et son plissement est dû à la tectonique.
D’Omalius d’Halloy est un homme exceptionnel, né à Liège en 1783, d’une famille de juristes. À 18 ans, il suit les cours à Paris de grands professeurs du Museum d’Histoire naturelle : Cuvier, Haüy et Lamarck. Il est recruté pour dresser la carte minéralogique de l’Empire Homme de terrain, il parcourt, de 1804 à 1813 quelques 25.000 km à pied à travers l’Empire français. Scientifique de haut vol, géologue et fondateur de l’ethnologie en Belgique, il embrasse aussi une carrière administrative et politique brillante. En 1815, Guillaume Ier des Pays-Bas le nomme gouverneur de la Province de Namur puis conseiller d’Etat. De 1851 à 1870, il est sénateur et meurt en 1875.